Lunettes ? Check. Sweat ?Check. Sueur ? Check. Coupe atroce parce que comme la fille stupide que tu étais, tu t'étais toi-même infligée cette coupe ? Et cette couleur ? On n'est pas chez les tomates ici. Quoique tu devais être raccord question thème, dans l'hôtel à six cent euros la nuit avec un rein comme caution. Et pourquoi tu étais ici alors ? Ben. Bah. Boh.
L'histoire était très courte mais tu n'avais ni le temps ni l'envie de la raconter à nouveau, pas même à toi-même. Alors... Pour faire court ? Tu venais d'achever un job important en Roumanie et tu étais de retour au ministère de la magie pour encore plus de paperasse. Tu t'en fichais, et très sincèrement, les boulots qu'ils te confiaient étaient barbants. Beaucoup de surveillance et d'administration, et le tout pour quoi ? Pas d'actions ! Toujours en ville, jamais de cadres pittoresques; sérieusement, quand était-ce la dernière fois qu'elle avait été en contact avec des dragons rares grâce à eux ? JA-MAIS. Et ils t'avaient payé cette chambre pour te faire venir. Pfff, chienne de vie.
Alors tu avais décidé d'en faire profiter ton vieux frère - ce qui n'était pas du tout un prétexte pour vérifier s'il ne sautait pas ses repas et le porter sur son dos avant de lui tirer les cheveux (presque aussi longs que les tiens). Est-ce que les autres garçons le tapaient à l'école ? Arrivaient-ils à se faire des copains ? N'avait-il plus de boutons sur le... « Le voilà » Tu pensas en voyant la porte de ta chambre d'hôtel s'ouvrir.
Une belle chambre, sûrement, quoiqu'elle ne te plaisait aucunement. Tu n'allais jamais pouvoir dormir ici, toutes les plantes étaient factices et tu ne voyais aucun rocher sur lequel tu pourrais méditer comme le moine tibétain que tu devais être dans une autre vie.
Tu pris ta fleur dans les bras quelques instants puis te reculas, en l'insistant à se mettre à l'aise d'un haussement de sourcil. Franchement, tu ne savais pas comment être à l'aise ici... Il n'y avait pas de toilettes sèches, et tu avais déjà dévalisé le mini-bar ! Et les chocolats sur l'oreiller avaient fondus. Choquée et déçue ? « Joyeux Noël, Pâques, anniversaire ? » Tu proposas sans vraiment y croire. « La chambre est à toi, moi, j'en veux pas » Tu déclares en lui jetant les clés dessus et en attrapant une canette vide comme prétexte pour sortir sous peu. Aux chambres confinées, les clients heureux ?
Quelques jours avant, Lysander avait reçu une drôle de lettre. Et, il reconnut dans les mots mouchetées l'écriture de sa sœur. Voilà, un an qu'il n'avait pas vu la dresseuse de dragons. Aujourd'hui était le jour idéal, le Faë allait pouvoir enfin ravoir entre ses bras sa sœur. Tellement existé, Lys avait enfilé l'une de ses vielles chemises à rayures et un pantalon qui avait appartenu à leur père dans sa jeunesse. Fringué comme une vielle chaussette, il se passa la main dans les cheveux pour dégagé les mèches rebelles qui lui barrer la vue. Il attrapa une bouteille de Vodka, sachant d'avance que les fleurs ou même une boîte de chocolat feraient moins plaisir à Gracie. Le professeur était sûr que la trentenaire avait des histoires à lui raconter de son voyage en Roumanie.
Lys avait toujours été admiré le courage et la force de Grace. Depuis petit, il était le gringalet et elle la brute. Mais une brute qui le défendait des méchants garçons qui lui tiraient les cheveux. Le russe ne pouvait pas affirmer que leur enfance fut rose, mais il était heureux et avait connu une stabilité à toute épreuve. Souvent pour les vacances de Noël les deux frangin/frangines partaient voir leur vieux père au fin fond de l'Irlande. Il n'y avait que cette année que la jeune femme n'avait pas venir, et bien que Lys avait été prévenu il fut quand même attristé.
15h23, il était enfin arrivé dans la Rue Blanc. Au loin, il voyait l'hôtel où la dresseuse logeait. Et il mettrait son aile à couper comme quoi, elle devait détester l'ambiance de celui-ci. Timidement il franchit le seuil, et l'odeur de rose et d'encens vient lui agripper l'odorat. Fronçant le nez, il se mit à marcher rapidement vers la chambre qui se trouver à l'avant dernier étage. Il toqua et la porte en bois s'ouvrit sur une rousse rebelle. Ce qu'elle était belle, pensa Lys. Lys était niai, un peu trop bisounours et faisait enfantin. Mais, sa joie de revoir Gracie lui prit aux tripes. « Tu m'as manqué » marmonna le garçon, la voix enrouée à cause de l'émotion. Il posa la bouteille sur la table en marbre , et regarda l'endroit où il était, c'était luxueux et doré. Un peu trop pour ses pauvres rétines. Il se retient de rire devant la remarque de sa sœur. « Je dirais plutôt joyeux Noël et anniversaire vu que c'est bientôt le tien dans un mois. » Il s'assit sur le lit et ne pu s'empêcher de détaillé sa sœur. Les cheveux rouge, le regard vif, les traits anguleux et tendus prêts à mordre quelqu'un qui irait lui chercher les noises. C'était bien sa Grace. Chaque fois qu'elle partait, Lysander avait toujours cette peur au ventre qu'elle revienne changé. Qu'elle ne soit plus sa petite flamme. « Elle est beaucoup trop.. dorée pour moi. Si tu veux, tu peux venir dans mes appartements j'ai une chambre d'amie réservée spécialement pour toi. » Et c'était vrai, il avait décoré cette chambre en fonction des goûts de sa sœur ce disant qu'un jour elle pourrait bien servir. Il prit au vol les clés et les posa à côtés du lit par peur de les perdes.