Cris, odeur de fumée. Feu ?Des gens qui courent autour de lui. Va-t-il seulement dans le bon sens ? La tête lui tourne.

Trop tard, tu es arrivé trop tard. Tu es lent

La petite voix ne veut pas se taire. Sa vision se brouille. Il porte une main à ses yeux. Larmes.. Il trébuche et manque de tomber, se rattrape à une femme aux cheveux cuivrés qui lui arsène un coup de poing dans sa propre panique.

Il n’enregistre même pas la douleur alors qu'il tombe, se relève avec difficulté, le coeur battant. Adrénaline.

Il faut qu'il arrive à temps. Pourquoi n'est-il pas plus rapide bon sang ? Il faut qu'il se concentre. Focus. Il n'arrivera à rien dans cet état là, il le sait. Il sait aussi qu'il est trop tard. Peut-être est-ce pour ça qu'il ne va pas plus vite ? Pour ne pas voir ?

Il se force encore à avancer, un pas après l'autre. Il boite, fronce les sourcils, baisse les yeux sur sa jambe. Sang. Il redresse la tête, continue de courir, les yeux brillants d'un éclat désespéré. Le gong de l'église sonne tout de même, malgré la panique générale. 14 heures 15.

Trop tard, toujours trop tard...

Le jeune homme ouvrit les yeux sur le ciel à l’allure sombre. Il crut un instant s’être endormi, mais un cri résonna à ses oreilles et il sentit rugir l’adrénaline dans ses veines alors qu’il s’écrasait au sol dans un réflexe pour sa survie, sentant une balle effleurer de peu son visage. Redressant la tête, il jeta un coup d’œil paniqué autour de lui, perdu quand au pourquoi du comment il s’était retrouvé ici.

«- Eurus ! »

Le garçon posa les yeux sur sa mère, allongée au sol, une main serrée autour de son torse, du sang s’écoulant autour de la plaie. Il n’avait jamais vu sa mère avec une telle expression de souffrance sur son visage. Pire, jamais elle n’avait montré ressentir une quelconque douleur. Le brunet s’approcha de sa mère et attrapa son bras, essayant de la tirer vers le haut pour la soutenir et lui permettre de fuir avec lui. Des arbres se profilaient au loin, un labyrinthe sans doute. Mais où était-il ? La panique l’empêchait de réfléchir rationnellement et ça le frustrait énormément.

« Maman ! Maman il faut y aller ! Lève-toi s’il te plait ! »

La femme leva son visage autrefois d’une grande beauté, mais à présent entaché par la crasse et enlaidit par une énorme griffure qui partait de sa joue droite et se finissait dans son cou. Elle serra les dents et parvint à se mettre debout, avançant d’un pas trébuchant.

A mesure qu’ils avançaient dans le dédale d’arbres, il sentait de nouveaux bruits, plus proches, plus inquiétants, raisonner dans la semi-obscurité. Soudain, Eurus trébuche sur une racine, chute par terre. Il cherche à se redresser, donne des coups de pieds dans sa panique, pensant que quelque chose lui a agrippé le pied, mais il n’y a rien, à part sa mère qui pousse un cri de douleur alors qu’elle se recroqueville sur elle-même à quelques pieds, le souffle coupé. Il sait qu’il devrait fuir, l’abandonner et aller encore plus loin, tenter de se sortir de cet endroit de cauchemar, mais il n’y parvient pas. Sa vision se trouble, il a du mal à respirer. Il rampe difficilement jusqu’à sa mère, tremblant de douleur alors que des flashs le font délirer, tremblant de froid contre le sol sombre, tentant désespérément de parvenir jusqu’à la personne blessée et de ne pas se laisser abattre par les cauchemars.

Il se débat contre lui-même, avant de chercher désespérément cet air qui ne veut plus lui parvenir. Finalement, il sent son corps abandonner la lutte et accueille avec un certain soulagement les limbes promises.

   

L'épreuve fatidique venait de s'achever. Le première année venait de se lever, encore étourdie par ce qu'il venait d'endurer. La grande salle était plongée dans un silence profond, attendant avec impatience le prochain jugement. Les quatre fondateurs étaient réuni en cercle, débattant sur l'avenir du garçon. Le roi des fées, se détacha du groupe et s'avança d'une démarche confiante en direction de l'enfant.



Tout doucement, l'hymne de la maison d'Obéron se répercuta contre les murs de marbres. Une fois à la hauteur, du jeune garçon. Il posa affectueusement sa main sur son épaule et c'est avec un doux sourire qu'il l'entraîna vers sa table. « Bienvenue parmi nous jeune Keller. Je suis Obéron, l'un des quatre fondateurs de Beauxbâtons et pour les sept prochaines années, ma maison sera aussi la tienne. » Son sourire chaleureux incita au plus jeune de le suivre. « Ton calme et ta sagesse sont des qualités précieuses. Ton cœur est rempli d'amour, il te permettra d'affronter le monde. Depuis le début, je savais que ta place était parmi nous. Tes nouveaux frères et sœurs seront là pour te soutenir et t'aider dans l'avenir. » Il lui fit un léger clin d'oeil, mais son sourire prit une tournure plus grave. « Mais l'avenir ne sera pas simple pour toi. Ne te laisse pas gouverner par les autres et fait toujours confiance à ton instinct. » Après une tape dans le dos pour pousser l'enfant vers la table qui l'acclamait avec force. Obéron reprit sa route vers la table des fondateurs. Ta route sera remplie d'obstacle, mais tu arriveras toujours à t'en sortir, jeune Eurus.