La journée d'Oleksander avait été plutôt tranquille. Entraînement de Quidditch pendant lequel il avait pleuvioté, où il avait réussi à faire tomber deux poursuiveurs dont un toujours assoupi à l'infirmerie, puis avait eu une profonde conversation sur les types d'engrais les plus doux (selon les oliviers, c'était les gros câlins) avant de se diriger pour un petit matcha latte avec lui-même à la croisée des mondes. Il récolta une fleur sur le pavillon de quelqu'un avant d'entrer, et la fit tournoyer légèrement entre ses doigts avant de la pose contre son oreille, près de ses cheveux roses, de la même couleur que ses joues à la vue de la déesse avec qui, il ne tarda pas à rentrer en contact.

Il l'écouta parler tendrement, puis se mordit la lèvre en lui rajustant une mèche de cheveux. "C'est vrai, ils sont fascinants" chuchota-t-il doucement en s'approchant d'avantage. "Mais je parie que ton nom l'est encore d'avantage" dit-il en un sourire.

Cette jolie demoiselle, il en ignorait bien le nom. Pourtant, c'était tout le temps son regard qu'il croisait - et recherchait - dans les couloirs. Son côté mystérieux, ses cheveux de jais et sa personnalité atypique avait fait craquer le brun. "Moi, c'est Oleksander" continua-t-il en insistant sur la rpononciation ukrainienne de son prénom, qu'il n'avait jamais cherché à franciser. "Romanov-Rousseau ; et toi, jolie pousse ?" Il lui accorda un grand sourire, avant de dessiner dans son latte avec sa cuillère. "Tu veux goûter ? Je suis sûre que tu as bon goût" finit-il avec un clin d'oeil enjôleur.

Oleksander buvait chacune de ses paroles comme un doux matcha latte en saison hivernale. Son parfum embuait ses narines, et son sourire avait toute l'attention de son cristallin. Oleksander se mordit de nouveau la lèvre, incapable de résister à son charme. Il s'adossa plus nettement sur la table, sa main soutenant légèrement son menton, qui lui aussi semblait tomber pour elle.
Envoûtant, oui, c'était le mot. L'apparence de confiance de son interlocutrice, et la simplicité de chacune de ses paroles l'attiraient comme un papillon vers la flamme. En cet instant, il n'avait de yeux que pour elle, et c'était là alors un euphémisme pour l'envolée d'émotions qu'il pouvait ressentir à chaque seconde passée en sa compagnie. Son ventre empli de papillons, alors qu'il ne mangeait aucun animal ; ses pupilles dilatées, comme si chacun de ses sens tentait d'absorber un millième de sa beauté.
La beauté de Lyra était autre chose qu'une beauté physique. Certes, elle était esthétiquement plaisante. Ses cheveux noirs retombaient paisiblement de chaque côté de son cou, comme s'ils avaient le pouvoir de traduire sa véritable nature bienveillante. Leur couleur noire reflétait toute la malice dont elle se montrait capable... Et chaque autre petit élément que le jeune druide aurait pu décrire pendant des heures... Jusqu'à ces petites dents pointues qui surprirent au début le Romanov-Rousseau, avant que son sourire ne s'étire d'avantage. Il connaissait très bien une famille de demi-vampires et était tombé amoureux plus d'une fois de leur côté espiègle.
Il a fallu de deux petites canines à Oleksander pour reprendre ses esprits ; bien d'expériences romantiques avec de belles plantes s'étaient avérées être des cacti. "Une tel chef d'oeuvre mérite toute mon attention" chuchota-t-il au-dessus de la table, pour que seule elle puisse écouter ses propos. "Chaque personne est unique... Mais je dois avouer que peu ne possède de canines aussi aiguisées"
Ses dernières paroles étaient à peine audibles, penché contre l'oreille de l'asiatique. Il se redressa comme si de rien n'était, et parti chercher une collation au comptoir avant de revenir près d'elle. Ces quelques secondes, quelques minutes, étaient bien assez pour récupérer un peu de courage et de netteté. C'était dans ses moments-là qu'il souhaitait avoir sa soeur près de lui, pour le conseiller et l'épauler ; car en dépit des chamailleries fraternelles, son épaule demeurait la solution à de nombreux problèmes.
Depuis le comptoir, Oleksander contempla son nouveau dilemme. Il lui fit un signe de la main avant de revenir avec une part de gâteau et deux ustensiles.

Courage, Olek...