Des jours étaient passés depuis la fameuse soirée avec cette rencontre explosive. Isaiah avait vite repris ses habitudes, : triés, rangés et lires des livres. Cela le reconfortait dans cette monotonie loin du monde. Pourtant, malgré ses dires il n'arrivait pas à oublier l'homme qui avait envoyer balader ses sentiments. Aujourd'hui, vêtu avec sobriété et classe Isa se diriger vers l'hôpital pour un rendez vous. Ce n'était pas un rendez vous médical à proprement parler. Plus pour le côté professionnel. Il fallait dire qu'avant de se lancer dans la librairie il fut un temps medicomage. Cela pouvait toujours servir pour une famille de Yakuza. Et on lui avait proposer de faire une sorte de réunion avec les anciens collègues. Isaiah se voyait très mal refuser. Il avait prit avec lui des spécialités nippones et du saké. Déambulant dans les couloirs blanchâtres  où l'odeur de désinfectant lui montait au nez.

Le brun ne fit pas attention et percuta quelque chose. C'est impuissant qu'il vit ses provisions voler dans les airs et lui partir en arrière. Il ferma les yeux en priant de ne pas se faire mal et surtout que ce qu'il a amené soit encore potable  ! Sinon il n'imaginait pas la honte lors du repas. Et avouons le, cela sera un sacrilège pour le franco-japonais. De plus, il espérait que les sucreries ne soient pas trop abîmées ainsi que lui et ses vêtements. Il n'avait aucune envie de fuir vers les toilettes pour se jeter un sort et remettre tout en ordre !

Aujourd'hui comme les autres jours, Haze flânait dans les couloirs de l'hôpital. C'était son petit rituel, autant que son travail, d'aller écouter ce qu'il se passait dans cet établissement, au grand damn du personnel de santé. Il devait être au courant de tout en tant qu'avocat hospitalier, et quoi de mieux pour ça que d'aller écouter. Il était un peu comme les oreilles du lieu, à défaut d'en être les yeux. Et puis ça l'entrainait en plus.

En ce moment, c'était une période calme alors il déambulait de service en service. Les vieilles personnes l'adoraient autant que les enfants, lui et sa joie de vivre contagieuse. Beaucoup de vieilles femmes gloussaient même à ses paroles charmeuse. Et ce fut justement en revenant du service gériatrique qu'il se fit foncer dessus par quelqu'un. Au bruit, cette personne en était même tombée au sol et quelques boîtes s'éparpillèrent au sol. Mais ce qui retint surtout son attention, c'était cette odeur sucrée qui se détachait des désinfectants ambiants.

"Et bien, tu vois bien que c'est le destin." Dit-il au culot en se penchant vers, effectivement, la même tâche noire, lui tendant la main. "J'espère que tout va bien." Et il lui offrit toujours son plus beau sourire.

Sans trop y croire, Isaiah attrapa la main tendue vers lui. Quelle ne fut pas sa surprise de constater que c'était la même personne qui hantait ses pensées. "Encore vous ?" s'exclama le mi-sorcier-mi-elfe beaucoup trop surprit de le retrouver dans ces lieux qui étrangement ne collaient pas avec l'image que dégageait l'homme. Il était beaucoup trop lumineux pour se retrouver entre ces quatre murs blancs. "J'aurais préféré que le destin m'épargne mes gâteaux " dit piteusement le brun et se pencha pour ramasser les boites éparpillées.

Heureusement qu'il était doté de magie pour pouvoir réparer la bêtise. Soupirant devant le carnage, il espérait pouvoir leur redonner un semblant d'allure et ne pas se ridiculiser devant ses collègues. Voilà déjà deux fois qu'il rencontrait le roux et deux fois, qu'il témoignait de sa maladresse maladive... "Oui, et vous ?" répondit le franco-japonais en se relevant tenant contre lui son butin, soucieux de savoir si dans son élan il n'avait pas fait mal à l'homme. Soyons honnête, il en doutait au vus de la corpulence de l'individu et de la sienne. C'était comme comparé une branche et un tronc d'arbre. Il eut un sourire gêné, et fit un pas en arrière se souvenant de la manie de l'homme à trop le coller.

"Encore moi."

Oui, c'était bien lui. La texture de sa peau ne mentait pas et sa réponse confirmait sa supposition. Faisant mine de vérifier ses vêtements, il pria pour ne pas avoir de tâche, chose qu'il ne verrait lors pas du tout. Pas pratique en cas de réunion surprise ou de soudaine erreur médicale. Une fois la main passée à la recherche de crème sur son pantalon à pince ou sa chemise surmontée de bretelles, il en revint au Japonais.

"Et bien non. Je ne vais pas bien." Dit-il en bougeant les mains de façon hyper théâtrale. "Tu me mouilles, je n'ai pas eu de nouvelles, et maintenant tu me foncees de nouveau dessus avec les bras chargés de gâteaux..." La moue faussement triste, il s'approcha de lui. "Je pense que maintenant, c'est tout un repas que tu me dois... Tu as besoin d'aide pour porter ? Où vas-tu ?"

Wouha, l'homme incarnait tous ce qui pouvait attirer et en même temps rebuter Isaiah. En plus d'être extravaguant, il jouait à l'exagération. Dépité et surtout agacé par cette comédie. Le brun contourna l'obstacle qu'était le rouquin. "En espérant qu'il n'y ait pas une prochaine fois alors " répondit de façon sec le jeune homme vexé que le gars puisse énumérer toutes ses bêtises. Ce n'était pas sa faute si tous ce qu'il faisait, était voué à toucher le sol. "Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas besoin de votre aide. " répliqua l'hybride qui tenait fermement les gâteaux et la boisson qui par miracle n'avait rien ! Il commença à faire quelques pas, abandonnant sans aucun scrupule l'homme. "Si, nous nous croisons une autre fois. Peut-être que je vous paierais un repas " s'exclama Isaiah à l'attention de l'homme pour se faire pardonner. Puis, il ne voulait pas que celui-ci parte avec une mauvais opinion de lui. Et ce n'était pas comme-ci, il allait le recroiser d’aussitôt. Jetant un coup d'oeil à sa montre, il soupira de soulagement en voyant qu'il n'était pas en retard pour son rendez-vous.

Ricanant, Haze fit demi tour et il suivit le son des pas visiblement agacés de cet homme. Ce qu'il pouvait être distant ! Un sourire amusé au visage il allait reprendre sa petite ronde des services mais là, l'asiatique prit la parole. Voilà qui était intéressant, il n'était donc pas si réfractaire n'est-ce pas ? Souriant que plus, il emboîta son pas, mains dans les poches et allure assez légère. Ils se colla naturellement au rythme des pas de l'autre homme. Faisant mine de flâner derrière lui, il répondit.

"Que tu payes ou pas, un repas resté un repas. Cependant, il est inconvenant de ne pas savoir avec qui je déjeune !"

Mais là, erreur. Alors qu'il voulu accélérer légèrement le pas, il se prit de plein fouet un chariot qui se trouvait sur son chemin. Dans un juron, il se frottait la hanche. La pauvre allait encore se retrouver avec un bleu énorme. Là, un infirmier accourru et vint le voir. Le type poussa le chariot et semblait presque vouloir le déshabiller sur le champs pour voir s'il ne s'était pas blessé.

"Haze ! Ça va ? Ça faisait longtemps que tu ne t'étais pas prit les pieds partout tiens !"

"C'est bon, ça va merci." Dit-il en cherchant la tâche noir que représentait le japonais, persuadé qu'il en avait profité pour fuir de nouveau en douce.

Bon, il fallait croire que l'homme c'était transformé en véritable chewing-gum. Se retenant de l'envoyer balader -car éducation l'oblige-, Isaiah décida de l'ignorer royalement. Mais un bruit fracassant le sortit de ses pensées et se retournant il haussa un sourcil foncé en voyant le chariot, un infirmier et l'homme -Haze ?- se frotter la hanche.  Avec toutes ces bêtises, il allait finalement arriver en retard. Mais, malgré la forte envie de prendre ses jambes à son cou. Il ne pouvait décidément pas laisser Haze seul dans sa galère. Il était peut-être asocial mais pas au point d'abandonner le premier venu. Décidant de faire marche arrière, en espérant ne pas le regretter. Il se dirigea vers le roux pour lui porter de l'aide. "Vous allez bien ? " demanda doucement le franco-japonais se rapprochant doucement de l'homme, inquiet pour celui-ci. "Je peux vous soulager, si vous voulez ?" proposa gracieusement Isaiah en essayant de trouver sa baguette et de lui jeter un sort qui pouvait calmer la douleur. Et peut-être que d'une certaine manière cela pourra rembourser sa 'dette'. Enfin, c'était peut-être trop beau pour être vrai. Tous ce qu'il espérait c'était que le rouquin ne l'envoie pas balader. "Isaiah" répondit-il toujours à la recherche du bout de bois en espérant ne pas l'avoir égarer lors de sa chute et en répondant à la question poser quelques minutes plutôt.

"Tu as dû être vachement déconcentré pour recommencer à te prendre les chariots." Dit l'infirmier avant que le japonais ne s'approche, comprenant alors vaguement.

"Merci mec, ça ira, vraiment. J'te revaudrai ça, en attendant on me propose de me soulager." Il envoyait alors un clin d'œil et un sourire séducteur au prénommé Isaiah.

Se disant qu'à sa remarque l'homme réservé s'en irait instantanément, il fit un bon pas en avant, se retrouvant tout contre lui. Là il posa ses grandes mains aux doigts fins sur son visage. Le sien portait une expression concentrée, les yeux plissés cherchant à identifier en vain le visage d'Isaiah. Ses doigts parcouraient chaque forme, chaque trait. Son ouïe percevait sa respiration, les battements de son cœur. Si sa voix était lasse, l'intérieur du japonais était si expressif... Un air satisfait naquit alors sur le visage du rouquin.

"Je me sens déjà mieux, merci beaucoup. Isaiah." Dit-il alors, un sourire fendant son visage en deux.

Alors qu'il en quête de sa baguette, il ne prit à gare à son environnement et encore moins à l'infirmier qui venait de s'éclipser. Relevant la tête baguette en main, il fut surprit de voir des orbes claires le fixé. Deux grandes mains vint englobaient son visage fin. Isaiah resta figé sur place ne sachant que faire. Il était tétanisé par ce toucher forcer. Lui qui n'était pas habitué, le voilà servit ! Sa distance de sécurité venait d'être franchie dans le plus grand des calmes et le trophée revenait à Haze tout content de son exploit. Se reprenant, il se dégagea de la prise et donna un coup dans les côtes du roux pour lui faire rappeler sa douleur précédente. Ils  n'avaient pas élevés les mandragores ensembles et venaient tout juste de s'échanger leur nom. Alors il n'avait pas quoi affoler les sirènes ! Agacé par ce manque de sans-gêne de l'individu il fit quelques pas en arrière et planta l'homme. " Ne me touchez pas !" dit Isaiah en haussant la voix pour faire comprendre à l'homme qu'il n'appréciait pas ce comportement et surtout ce qu'il arrivait à bouleverser en lui. "Vous pouvez faire une croix à votre dîner. " Pour peu, il aurait tirer la langue à l'autre dans un signe de gaminerie. Mais, il devait se dépêcher à trouver la salle pour sa réunion.

Levant les mains au ciel comme en signe de paix et d'abdication, Haze se remit à rire, ce son éternellement collé à sa personne. A l'entendre lever la voix, il fit un pas en arrière, sans se départir de son attitude joyeuse. C'était comme un chat mal sevré qui ne supportait pas d'être caressé. Enfin, il avait eu ce qu'il voulait, il savait maintenant à quoi est-ce qu'il ressemblait. Disons simplement que Haze n'était pas du genre à demander la permission. A vrai dire, il n'avait jamais eu à demander puisque les gens jusque là se laissaient faire, voir même lui proposaient d'eux-même. Mais là, il y avait quelque chose de différent. Il venait enfin de trouver quelqu'un qui le traitait comme le commun des moldus et qui le remettaient à sa place. En réalité, ça lui plaisait beaucoup.

"D'accord, d'accord ! Je passe pour cette fois. Mais si on venait à se recroiser, tu ne pourras pas dire que ce n'est pas le destin et tu n'auras plus le droit de refuser !" Lui lança-t-il, se faisant engueuler d'avoir lui-même gueulé dans le couloir. "Je te souhaite une bonne journée, Isaiah !"

Là, il lui envoya un clin d'oeil avant de faire volte face, mains dans les poches, sifflant simplement un petit air et... se prenant le même chariot qu'à l'aller, riant de plus belle comme un bien heureux.